Mes meilleurs ennemis ?

La balance et moi, nous ne sommes pas copines. 

Depuis ce moment où adolescente, j'ai dépassé le poids de ma mère (qui ne doit pas peser plus lourd que 2 ou 3 cageots de pommes), je me suis dit que je ne devais pas m'imposer un diktat quand au poids que je faisais.
Donc acte.
Pendant des années. Point de balance.
Puis après mes fiançailles je me suis dit que moi aussi je voulais ressembler à ces jolies filles sur les magazines et j'ai acheté une balance. Plus exactement je m'en suis faite offrir une ! (notez la différence).

Par la même occasion je me suis décidée à faire un chèque chaque semaine à une diététicienne pour qu'elle contrôle ce que j'ingurgitais ce que je mangeais et les conseils qui allaient avec.
J'ai perdu des kilos c'est vrai. En supprimant quelques excès, une mauvais alimentation.... M'approchant de ce que l'on appelle mon poids de forme. Et tout ceci n'a duré que....quelques mois.
Je suis tombée enceinte. J'ai été malade beaucoup, j'ai donc maigri, me suis mariée et mené à son terme cette première grossesse sans prendre beaucoup de poids. J'ai presque tout perdu en quelques semaines (l'allaitement sans doute) me suis stabilisée pendant une grosse année (toujours l'allaitement sans doute) et puis grossit 2-3 ans après avant de remettre le couvert pour ma seconde grossesse.
Autant vous dire que je ne me pesais plus. Que je me suis débarrassée de cette balance et que je me suis pleinement épanouie dans la maternité.

Sauf. Oui sauf qu'une fois mes grossesses menées à leurs termes je me détournais de ce corps que je n'aime pas. Ce corps que ma mère ne semblait pas accepter. Si différent du sien, si différent de mes soeurs. Ses rondeurs, ses seins, ses fesses. Oui moi j'ai tout eu.

Alors avec les années, avec le blog, et j'en parlais ici, j'ai décidé d'apprendre à m'aimer. De m'accepter. De faire des efforts pour le tonifier, perdre ces 10 kilos qui me gâchent la vie. Je me suis remise activement au sport. Arrivant à me motiver toute seule comme une grande avec mon vélo dans  ma maison, une fois les minis couchées, me fixant des objectifs de temps, de distances, de calories et attendant le résultat.....
Vous l'avez peut être remarqué ou pas mais le signe de ce début d'acceptation vous pouviez le sentir sur Insta, où j'osais (enfin) vous montrer des petits bouts de moi !

Et puis.
Et puis ce matin, un rendez vous pour un problème particulier chez un médecin. Petit souci au final rien de grave mais du coup enchaînement sur un petit check-up et donc atterrissage vous le sentez venir, sur la balance.
Claque. Grosse claque même.
J'ai vu l'aiguille se rapprocher d'une dizaine que je ne pensais pas atteindre. Que je ne pensais pas même approcher. Et tout s'effondre.
Ces efforts depuis 2 mois pour rien ? Ce début de bienveillance sur moi était-il faux ? Le reflet dans la glace est si différent que celui que je crois avoir ?
Deuxième claque quand ma pharmacienne, me voyant préoccupée, m'annonça un poids qu'elle pensait que je faisais.
Sonnée. À terre.
Finalement je n'y arriverai jamais. Car c'est de ça qu'il s'agit. Pouvoir être comme mes soeurs, comme ma mère. Même si je sais que ce n'est pas la solution. Mais combler ce besoin d'être aimée et appréciée..comme si mon apparence était gageure de ce que j'étais. Même si je sais que c'est FAUX.
Arrêter de me regarder dans la glace 10 fois avant de partir, arrêter de me prendre en photo pour en envoyer une à ma soeur et qu'elle valide. Arrêter de me dire que "si sur toi c'est joli mais sur moi ça fait boudin".- "non, ça j'adorerai le porter mais je ne peux pas"

L'objectif semble trop grand. La montagne trop haute. Lutter contre mes addictions coucou le chocolat - le beurre salé - et autres petits poisons jouissifs. Lutter contre la génétique aussi et cette thyroïde qui ne m'aide pas (pourquoi moi hein). Sentiment d'injustice toussa......

Et puis il va falloir que je me rachète une balance !
Et que j'apprenne à vivre avec. Moi, ma balance, mon corps. Ami(e)s-Ennemi(e)s ?

Petit moment Caliméro. Assumée hein. Je crois que j'ai besoin de digérer le truc. Évacuer aussi tout ce que ça fait remonter sans doute.