La classe des petites sections que j'occupe 1jr/semaine. Avant la rentrée.
Avant.....
Avant j'étais fière de dire que j'étais instit.
Avant je ne baissais pas les yeux lorsqu'on me demandait ce que je faisais dans le vie.
Avant j'avais envie. Vraiment envie.
Avant, les parents avaient confiance en notre travail.
Avant, les parents respectaient notre statut de maître/maîtresse..... Et les enfants aussi.
Avant je me donnais à 100% pour mes élèves et à 100% pour ma famille.
Ce n'est pas un coup de gueule, pas vraiment. Une lassitude peut être ? Un malaise plus profond ? Je ne sais pas trop.
Je n'ai pas tellement pour habitude de me plaindre de mon métier pour tout un tas de raisons et notamment parce qu'avec les temps qui courent et la précarité dans le travail mon statut de fonctionnaire me confère une sphère de privilégiée qui m'obligeait presque à me taire par décence.
Sauf que trop c'est trop.
Après l'expérience de la violence ressentie ou subie du 93 pendant 6 ans, voilà que je récupère une gestion de poste et de ressources humaines pas si humaines que ça justement... Mais je ne devrais pas me plaindre, voyons! Je me suis rapprochée de mon domicile. Que veut-elle de plus encore celle là?
Alors je vais vous la faire courte hein, je ne vais pas non plus pourrir l'ambiance mais je fatigue et nous ne sommes qu'au 1/3 de l'année scolaire.... Ça promet....
Et je me demande où je vais trouver l'énergie pour continuer de préparer les cours pour mes classes de Petite section, CE1, Grande section et CM2 (dans l'ordre de la semaine évidemment sinon, c'est pas drôle)! Comment tenir en ne dormant que 5H par nuit pour préparer mes cours une fois que ma soirée de maman/épouse se termine , comment résister aux pressions morales de ceux qui veulent croire que je suis la référente des classes en m'en donnant la surcharge de travail sans les heures pour, comment réussir à concilier à nouveau ma vie pro et mes enfants (en ce moment c'est plutôt 80% / 20% :-(!)
Et surtout comment continuer avec cette impression au fond de moi de survoler les choses, de ne pas être assez à l'écoute de mes élèves, de ne pas les aider suffisamment du fait de cette présence par saupoudrage, cette frustration d'apprentissage qui me ronge quotidiennement....
Oui je crois que c'est ça: je me ronge de l'intérieur. (Et encore je ne vous ai pas parlé des rythmes! Une prochaine fois ? ou pas d'ailleurs...)
Allez, on souffle et on y retourne !
bhou ça me fait peur ce que tu racontes, ce que tous les profs que je connais me raconte. J'en connais pas mal qui ont tout plaqué, quitté l'éducation nationale. Aujourd'hui je prépare le CRPE (voie 3ème concours), j'ai quitté un job bien au chaud pour ça et ben j'ai peur... Bon de toute façon je ne suis pas certaine d'avoir le concours mais ceci est une autre histoire
RépondreSupprimerOh non, il ne faut ni te décourager, ni ne plus y croire.
SupprimerUne des particularités de notre métier c'est la richesse des personnes qui font l'enseignement. Bien sur tout n'est pas rose mais les postes, les relations humaines, l'organisation n'est pas la même partout ( ni les académies, ni les départements ).
Je ne vais pas te mentir, on mange son pain noir les premières années après ça va mieux ( poste, expérience, toussa, toussa ). Tu auras l'occasion de faire des choses géniales avec ta classe et quelque fois tu douteras mais du doute renaîtra une nouvelle approche ou plus d'assurance....
En ce qui me concerne c'est de retourner manger du pain noir après plusieurs années qui est compliqué. Ne pas être sur Une classe, être là sans être complètement là ....
Bref surtout si je peux t'aider pour ton concours ou autres, je suis là !!!!