Ça y est....le mot est lâché, presque (enfin) assumé. Lorsque l'époux m'a dit cela il y a 1 petit mois, je dois dire que cela faisait pas mal de temps que ce gros petit mot était dans un coin de ma tête le concernant.
À l'arrivée de Num2, voilà 2 ans et 8 mois, L'époux à décidé de prendre un congé parental à temps partiel pour s'occuper d'elle, vu que le temps passé avec Num1 bébé était quasi nul du fait de ces horaires de boulot (grande distrib, bonjour les horaires tard le soir et les week ends au boulot).
Je dois dire que j'ai sauté sur l'occasion...c'était pour moi l'opportunité de ne plus courir après les bus, les RER pour être à l'heure à l'école ou la garderie, la tranquillité d'esprit lorsque l'une était malade et surtout je confiais mes enfants à LEUR père...La décision a donc vite été entérinée....
Je vous épargne les situations complètement inversées où JE me faisais engueuler lorsque je rentrai un poil trop tard, ou bien lorsqu'à peine arrivée encore habillée je devais m'occuper des enfants "parce que tu comprends hein moi je les ai toute la journée!" ou encore lorsque je ne prêtais pas assez attention à son goût au ménage qu'il avait fait, et j'en passe...
Or aujourd'hui. Le constat est amer. (son point de vue, notez.)
La Dépression est là et l'empêche de voir les bons côtés, les bons moments, les moments complices.
Ne reste que l'impression de tout rater, de ne rien maîtriser, de tout prendre au premier degré, pour lui, sans recul, sans filtre.
Tout est décuplé...la moindre petite remarque, la moindre dispute "domestique" de couple, la moindre réflexion (innocente) des enfants....
Mon époux, cet être presque trop sensible pour le monde dans lequel on vit, est malheureux. Et il est malheureux d'être malheureux...le serpent se mord la queue si vous voulez.
Moi, je suis là. J'essaie d'être solide, de ne pas craquer surtout devant les enfants qui voient suffisamment leur père craquer. Je porte donc tant bien que mal mon mari, mon boulot, mes enfants en essayant de faire que rien ne tombe et bien sur....ce n'est pas le cas. Un combat trop inégal sans doute..
Alors je fais face avec mes petits moyens, et j'avance comme mon père me l'a toujours appris: ne pas s'arrêter, baisser la tête, laisser passer les difficultés, ne pas s'écouter et continuer coûte que coûte en espérant très fort ne pas aller dans le mur....
Pour l'instant, mon mari ne veut pas (plus) d'aide.
Il a vu un psychiatre qui n'a pas fait grand chose d'autres que lui donner des médocs (que Mr l'époux n'a pas voulu prendre, trop peur de la dépendance et des effets secondaires), une énergitienne qui a fait sortir certaines choses mais ce n'est qu'un début.., et c'est tout. Point. Pour l'instant.
Le grand sportif qu'il est n'a plus de trail à venir, ne fait plus de hockey, ne cours plus.....
Je suis suspendue à sa guérison. Je le pousse, ne l'écoute plus ou beaucoup moins. L'oblige à se prendre en main...un rôle ingrat et difficile mais je ne vois que ça pour essayer de sortir un peu du tunnel....
Là nous sommes partis tous les 4. À Bordeaux. Respirer un peu d'autres horizons. Voir ailleurs.....
Et moi je compte les mois...qui séparent l'époux de la reprise du boulot à temps plein...
Je ne sais plus trop comment aider, plus trop d'où ça vient...
Nos filles sont-elles si difficiles ? Ne l'ai-je pas suffisamment guidé dans son rôle de père ? Comment faire pour qu'il se sente bien dans son rôle ?
Ayant perdu sa maman très tôt, l'arrivée des enfants l'a, je pense, mis en face de responsabilités qu'il n'avait pas vu venir......il y aussi son père avec qui sa relation est imparfaite. Trop dur. Pas assez de reconnaissance. Voilà on y est. Il manque de reconnaissance. Doute de lui, tout le temps....
3615 psychologue à 2 balles, me voilà.
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