Une maman en colère

En colère.
Je suis vraiment en colère.
Mardi j'ai même débarqué à la garderie les yeux pleins de larmes, toute haletante de la course effrénée que j'avais engagé contre le temps.

Car c'est bien de cela qu'il s'agit. De la réforme scolaire aussi. Du bien de mes petites filles puisque ce sont les soi-disant premières bénéficiaires de ces nouveaux rythmes....


Je vous ai déjà parlé de mes doutes sur cette réforme construite assez vite et uniquement focalisé sur des horaires pour faire oublier les béances du système qui perdurent par ailleurs...Recrutement des instits, intégration sur le terrain, gestion des personnels, programmes trop lourds, trop vagues ou inadaptés....
Bref, il y avait pléthore de choses à faire avant cela je crois.

Oui je pourrai en reparler, encore et encore mais là, présentement j'ai besoin de vider mon sac.

De vous dire que je ne comprends pas que mes filles pâtissent de cette reforme.
Que je ne comprends pas qu'on impose à certaines familles qui s'arrangeaient très bien avant (entre mamans ou papas, mamy/papy qui travaillent encore, voisin(e)s ou nourrices) des horaires devenus impossible à tenir lorsque l'on a une activité professionnelle.
De cette obligation qu'ont certains enfants à fréquenter tous les soirs un centre de loisirs/une garderie alors qu'ils n'en fréquentaient pas auparavant.
De cette dépense supplémentaire aussi que cela engendre pour des familles déjà oppressées fiscalement...

Je vous parle de ma petite vie de maman ordinaire qui ne voulait pas choisir entre son métier et sa famille mais qui se repose la question à cause de ces nouveaux rythmes.
L'organisation trouvée depuis 2 ans tombe aux oubliettes.
Je quitte l'école à 15h45. Je dois attendre des parents (dont le plupart ne travaillent pas) qui ne se pressent pas pour venir récupérer leurs gamins. Je saute dans ma voiture pour essayer de gagner du temps.
16h. Heures de sorties de mes minis. Problème. Double problèmes même: elles ne sont pas dans la même école ni dans le même quartier (maternelle et élémentaire) et pourtant elles sortent en même temps! Je n'ai pas le don d'ubiquité. Et de toute façon, je n'ai plus le temps en 15 min pour arriver devant l'école de mes minis.

Notre maire, résistant à ces rythmes dans des conditions pareils, s'est battu. Il avait même gagné un sursit par l'ancien ministre Mr Hamon. Mais avec l'arrivée de Mme la ministre, tout est tombé à l'eau et les familles qui avaient pourtant trouvé des solutions sont priées de revoir leurs copies, elles aussi.

Alors je doute.

La rentrée de Num1 en Ce1 s'est bien passé...sauf sitôt les portes fermées, l'on essaye de s'arranger entre plusieurs mamans pour savoir qui peut récupérer tels ou tels enfants. Épuisant et surtout angoissant.
Quand à Num2, le simple fait d'aller à la garderie depuis qu'elle y a été mise mardi sans que ce soit prévu et donc préparé, la plonge dans des crises de larmes dès qu'il s'agit de retourner à l'école.

Alors évidemment, mes filles étaient chanceuses et n'allaient pas en centre de loisirs le mercredi matin, elles n'avaient pas à se lever. (Enfin, elles se levaient quand même hein...ce sont des enfants ;-)!)
Mais je ne comprends pas au nom de quoi, elles devraient subir la collectivité alors qu'elles ne l'ont pas demandé, ni nous d'ailleurs.

C'est un billet complètement décousu et je me rends compte que mes propos peuvent être détournés de leurs sens premiers...
Je ne fais pas ici de critiques sur tels ou tels choix parentaux.
Je vous parle de MA vie, de MON quotidien. De MES filles qui n'ont aucune envie de passer plus de temps à l'école (car au final, nous en sommes rendus là).
De mon budget qui ne tiendra pas si je dois ajouter à la cantine quotidienne les centres ou l'étude pour les 2.

Voilà. Quelques mots. Bruts. En colère et désabusée....